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Stockage d’ammonitrate : entre inquiétude et optimisme

Une mission est en train d’évaluer les impacts d’un abaissement des seuils de déclaration pour le stockage d’ammonitrate 33,5. © C. FAIMALI

La profession des engrais est suspendue aux conclusions à venir d’une nouvelle mission examinant les impacts d’un renforcement de la réglementation sur le stockage d’ammonitrate haut dosage.

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En début d’année, un projet de décret et d’arrêté proposant l’abaissement des seuils de déclaration pour le stockage d’ammonitrate haut dosage avait été soumis à consultation publique et avait suscité l’indignation générale dans la profession des engrais. Une version encore plus contraignante du texte avait même été validée au niveau du CSPRT le 15 mars.

Le lendemain, le précédent gouvernement avait annoncé « le report de mesures réglementaires pouvant impacter la disponibilité des engrais en 2022 », incluant ce projet de modification de la rubrique 4702 de la nomenclature des installations classées pour l’environnement (ICPE).

Un projet qui refait surface

On croyait alors le projet enterré pour quelque temps. C’était sans compter sur une lettre de mission signée sous l’ancienne mandature et instituant la mise en place d’une mission afin d’évaluer les impacts d’un abaissement des seuils de déclaration et regarder les mesures d’accompagnement associées.

Dès septembre, la fameuse mission interministérielle composée de trois personnes de chacun des ministères (Agriculture, Environnement et Industrie) s’est mise à rencontrer différents acteurs du secteur. « L’objectif du gouvernement est de s’assurer que la sécurité soit bien là dans les stockages d’ammonitrate haut dosage », a résumé Delphine Guey, présidente de l’Unifa et directrice de la communication des affaires publiques et de l’engagement sociétal chez Yara, ce mardi 8 novembre lors de la conférence annuelle de l’organisation.

L’Unifa « très vigilante »

« Il faut vraiment être pédagogue, conseille Bertrand Walle, directeur énergie et climat chez Borealis, montrer qu’on est sérieux, car les personnes ont un vécu de Dreal. Il faut aussi expliquer qu’utiliser de l’ammonitrate 27, c’est nettement moins vertueux. »

La nouvelle mission s’attache aussi, selon l’Unifa, à explorer comment travaille la filière, quels sont les volumes en jeu, en mettant dans la boucle la distribution, qui n’était pas dans la cible de la première mission. « Il y a énormément d’échanges, beaucoup de questions techniques sont posées », reprend Delphine Guey, qui se veut toutefois « très vigilante » sur les conclusions du rapport qui émanera de cette mission. Probablement d’ici la fin de l’année.

« Une démarche constructive »

Nicolas Broutin, président de Yara France, se montrait, lui, plutôt optimiste aux Rencontres de l’Afcome le 4 novembre dernier. « Dans les premiers contacts que l’on peut avoir, j’ai perçu des autorités un souhait de progresser en termes de sécurité. J’ai trouvé la mission rassurante, dans une démarche constructive. Je suis persuadé qu’on va trouver un terrain d’entente. »

Renaud Fourreaux

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